L'arbitrage du rugby amateur vit sa révolution. Depuis un an, les 45 hommes au sifflet de Fédérale 1, la troisième division, sont coachés, supervisés, réunis régulièrement. La Fédération française de rugby veut professionnaliser les pratiques, et se constituer un vivier pour les divisions pros. Photos : Vincent Le loup. Texte : Hervé Marchon.
« Ayant joué une douzaine d’années au rugby, j’ai toujours eu envie de photographier ce sport, et en particulier la dynamique et les mouvements qui lui sont propre : la montée d’une défense en ligne, le débordement, la passe croisée, le saut en touche, ou l’entrée en mêlée. Pour cela il est nécessaire de rendre les images les plus lisibles possible et donc, souvent, de prendre de la hauteur pour gommer les éléments perturbants, comme les publicités, et d’accentuer la rapidité du jeu par des vitesses lentes sur mon boitier (bien en dessous du 125ème de seconde). C’est ce que j’ai essayé de faire sur les trois Coupes du monde que j’ai photographiées pour Libération ou le JDD, la douzaine de Tournois des 6 Nations, ou les finales de Top 14.
En travaillant avec le magazine Attitude Rugby, j’ai aussi abordé le rugby des champs, les coulisses des finales de petites séries, la joie de ces sportifs qui sont encore de taille humaine. Avec des piliers qui marchent sur le terrain d’une mêlée à l’autre, des buteurs qui ratent les pénalités, des demis de mêlée qui font moins d’1m80, et tous qui chantent sous la douche.
J’ai également photographié le rugby féminin lors d’une Coupe du monde.
Mais jamais je ne m’étais intéressé aux arbitres. Ils sont souvent la bonne excuse lors d’une défaite. Ils sont sous la pression du public, des dirigeants de club et des entraîneurs. Tous hurlent sur le bord de la touche ou dans les tribunes à chaque décision de l’homme au sifflet qui est, pourtant, au cœur de l’action. On se souvient de l'expression de “sodomie arbitrale” assénée par un président d'un club du Top 14, en 2012, pour qualifier la défaite de ses joueurs. Elle lui a valu d'être condamné à 3 000 euros d'amende.
Pourquoi devient-on arbitre, comment supportent-ils la pression, comment sont-ils formés ? ce sont toutes ces questions qu’Hervé Marchon et moi avons essayé de raconter dans ce rendez-vous. »
Arbitres dans la mêlée
/ ÉP 1 : Faire ses classes en fédérale